Les expositions
Victor Prouvé, le maître de l’Art nouveau à Issy
Du 11 mai au 14 août 2022
Le Musée Français de la Carte à Jouer présente une exposition sur le peintre Victor Prouvé (1858-1943), figure majeure de l’Art nouveau, ayant pleinement participé au renouveau des arts décoratifs au tournant du XXe siècle.
Né à Nancy, en 1858, fils d’une fine lingère et d’un dessinateur en broderie, Victor Prouvé étudie le dessin à l’école municipale de sa ville natale. Il intègre quelques années plus tard en qualité de boursier l’École des Beaux-Arts de Paris où il suit l’enseignement du peintre académique Alexandre Cabanel.
Il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts à partir de 1882 où il obtient plusieurs prix tout en recevant ses premières commandes.
Peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, il explore tous les domaines de la création, travaille la reliure, réalise des modèles préparatoires pour des verreries et s’intéresse au domaine textile, seul ou en collaboration avec d’autres : Emile Gallé, Camille Martin, Joseph et Pierre Mougin.
Sa période parisienne est marquée par son activité de peintre-décorateur. Il participe aux deux concours pour la décoration de la salle à manger de l’Hôtel de Ville de Paris (1891-1893), obtient en 1896 la commande du décor de l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville d’Issy-les-Moulineaux et reçoit en 1898 la commande de panneaux décoratifs pour la mairie du XIe arrondissement. Ces œuvres s’inscrivent dans la politique artistique de la IIIe République.
À travers près de 70 œuvres empruntées à plusieurs institutions françaises (musée de l’École de Nancy, musée du Petit Palais, musée d’Orsay), principalement des peintures et dessins dont de nombreuses études préparatoires, mais aussi des objets d’art décoratif, cette exposition présentera l’étendue de son talent, au service du décor. Une section de l’exposition sera entièrement dédiée à son œuvre isséenne, La Vie, récemment restaurée, qui le consacra comme principal peintre-décorateur de son temps.
Cette exposition est organisée avec la participation du musée de l’École de Nancy.
Retour en vidéo sur la restauration de « La Vie », en 2019, à l’Hôtel de Ville d’Issy :
Vernissage de l’exposition : mercredi 11 mai à 18h30, entrée libre.
Tarots enluminés, chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne
Du 15 décembre 2021 au 13 mars 2022
Les tarots enluminés du XVe siècle fascinent. Leur qualité d’exécution, la richesse de leurs couleurs, leurs fonds d’or estampés en font des œuvres à part, à la fois cartes à jouer et miniatures.
Objets de luxe, ils ont été mieux préservés que les tarots ordinaires imprimés. Dominés par les cartes peintes par Bonifacio Bembo et son atelier pour la cour de Milan au milieu du XVe siècle, les tarots enluminés ont été aussi réalisés pour d’autres centres, tels Ferrare ou Florence. L’apparition sur le marché de l’art et l’acquisition par le Musée de la Carte à Jouer d’un superbe Chariot, un des atouts du tarot, totalement inédit, a bousculé les attributions faites jusque-là.
C’est ce regard nouveau que propose l’exposition organisée autour de la carte du Chariot et de ses « sœurs », exceptionnellement prêtées par le musée national de Varsovie.
De précieux tarots milanais et florentins, en provenance d’institutions prestigieuses tels le Louvre, la Bibliothèque nationale de France, la Morgan Library and Museum à New-York ou encore les musées de Sicile les accompagnent. Les tarots enluminés apportent des lumières indispensables à la connaissance de la peinture italienne du XVème siècle. « Triomphes » de Pétrarque, plateau d’accouchée, livres illustrés, en éclairent le contexte historique, artistique et intellectuel.
L’exposition présente plus de 70 œuvres issues de prêts en France et à l’étranger.
Elle s’accompagne d’un catalogue richement illustré coédité avec les éditions Liénart et d’un colloque international. Le commissariat scientifique est assuré par Thierry Depaulis, spécialiste reconnu de l’histoire du tarot, auteur du catalogue Tarot, jeu et magie, qui accompagnait la mémorable exposition de la Bibliothèque nationale en 1984-85 et, plus récemment, du livre Le tarot révélé : une histoire du tarot d’après les documents, paru en Suisse en 2013.
Vernissage : vendredi 17 décembre, à 18h30
Conférences et journée d’étude
Jeudi 20 janvier 2022 à 18h30
Présentation de l’exposition par Thierry Depaulis, commissaire scientifique. Entrée libre.
Vendredi 11 mars 2022 de 9h à 18h
Colloque : plusieurs chercheurs et historiens d’art proposeront des communications d’une durée de 30 min, dressant ainsi un état des lieux complet des connaissances sur les tarots enluminés.
En présence de Thierry Depaulis, Ross Caldwell, Roberta Delmoro, Ada Labriola, Emilia Maggio, Gabriele Reina, Marie- France Lemay.
Entrée libre, renseignements au 01 41 23 83 60.
Et aussi…
Un dimanche par mois à 16h – Lecture et musique autour de la Renaissance italienne par la compagnie du Théâtre de l’Impossible
Visites guidées par les étudiants de l’IESA, l’école internationale des métiers de la culture et du marché de l’art. pendant les vacances et le week-end.
Visites de groupe (par le Service des publics du musée)
Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur le site de Beaux Arts Magazine ou celui du Magazine Geo. Vous pouvez aussi retrouver en replay sur France Culture, l’émission consacré à l’exposition, avec Thierry Depaulis, commissaire scientifique de l’exposition.
Biennale d’Issy : Chimères artistiques, figurer le cosmos
Du 15 septembre au 7 novembre 2021
Si au sens mythologique les chimères sont des créatures hybrides et fantastiques, elles évoquent aussi les projets séduisants mais irréalisables de l’être humain qui s’efforce de discerner l’invisible, de conquérir l’univers,
voire de dompter l’infini. S’emparant avec inventivité d’une même thématique avec les médias traditionnels – photographie, peinture, dessin, céramique, sculpture – ou le potentiel créatif offert par l’art numérique et la vidéo, les artistes contemporains portent un regard grave et sensible sur le monde.
Avec lucidité ou férocité, parfois même avec une note d’humour, ils nous livrent leurs représentations des chimères ou de l’au-delà et leurs visions, réelles ou fantasmées, de la nature humaine en proie à l’inconnu. Les uns portent un message, d’autres s’arrêtent sur la beauté de l’univers, tous s’accordent à illustrer le mystère d’être au monde.
Ainsi, vous pourrez contempler des oeuvres de Robert Combas, Richard Texier, Françoise Niay, Renaud Auguste-Dormeuil… Retrouvez également la Biennale en « off » à la Médiathèque Centre-Ville, et à l’Ecole de Formation des Barreaux avec des meubles peints par Robert Combas. Sur la place de l’Hôtel de Ville, vous pourrez vous arrêter devant l’installation lumineuse de Florence Tassan Toffola et Hugo Verlinde, représentant Icare fuyant le labyrinthe oppressant, et rêvant du Ciel, sous la forme d’un totem orné d’une figure ailée.
« L’ANNÉE TERRIBLE 1870-1871, REGARDS CROISÉS »
Du 26 mai au 14 Août 2021
Deux événements majeurs se sont inscrits entre l’été 1870 et l’été 1871 : la guerre contre la Prusse de septembre 1870 à janvier 1871, puis la Commune de mars à mai 1871. Paris subit deux sièges successifs et une place de tout premier plan revint au Fort d’Issy, qui commandait la partie la plus faible de l’enceinte de la capitale.
L’exposition privilégie la réinsertion de ces temps forts de l’histoire isséenne dans le contexte de l’époque, à travers la peinture, les arts graphiques et la sculpture. Elle permet ainsi de constater que si la Commune est devenue le fait marquant de l’année 1870-71, elle s’est longtemps effacée derrière la guerre franco-prussienne dont elle est une conséquence directe. Les deux événements présentent d’évidents points communs, dont le moindre n’est pas leur échec final. Pour l’artiste se pose alors une question : comment représenter l’issue malheureuse d’un conflit ? Si chacun a répondu avec ses émotions et ses engagements, chaque événement a aussi donné naissance à ses propres images.
Le Joker, un fou au pays des cartes
Du 19 mai au 14 août 2021
Vagabond, bouffon ou personnage diabolique, artiste de cirque ou bête sauvage, tricheur, comédien, séducteur et rebelle, le Joker a mille et un visages que le Musée Français de la Carte à Jouer vous propose de découvrir dans sa nouvelle exposition.
Surprises dans les galeries d’exposition permanente du musée, le Joker fait des apparitions. Cette figure hors-norme qui, du Fou des tarots au « super-vilain » des comics américains, en passant par les jeux de cartes, s’est imposée comme une icône culturelle de notre société, est en effet fascinante. Un capuchon garni de grandes oreilles d’âne et de grelots, un habit le plus souvent bicolore et une marotte, sont les attributs qui l’identifient immédiatement entre toutes les cartes. A partir du milieu du XIXe siècle, les éditeurs de jeux vont rivaliser d’inventivité pour offrir leur propre version, en s’inspirant du Fou des tarots, du Nain jaune ou de la figure du bouffon que la littérature, à commencer par Victor Hugo, remet à l’honneur. Les artistes s’interrogent sur son identité ambigüe, facétieuse, voire inquiétante.
Outre une importante sélection de jokers, issus notamment de la collection de Pierre Serna, professeur d’histoire de la Révolution française et de l’Empire à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne, l’exposition présentera un choix d’œuvres diverses, de Sarah Bernhardt, Salvador Dali, Antoine Roegiers et quelques autres. Elle sera accompagnée d’une journée d’étude et d’un spectacle de Marie-Anne Favreau, Le fou sur la colline aux cartes, le lundi 21 juin, dans le cadre de la Fête de la musique ; d’une conférence de Pierre Serna, le jeudi 24 juin ; et d’animations ludiques tout au long du festival Ludissyme, les samedi 3 et dimanche 4 juillet !
A l’occasion de cette exposition, un catalogue richement illustré, avec les contributions de Pierre Serna, Isabelle Paresys (Université de Lille), Laurence Danguy (Université de Genève), Jude Talbot (Université de Caen), Yan Graaf (DC Comics), Charlotte Guinois et Gwenael Beuchet (Musée français de la carte à jouer) sera également édité.